Lettres, Madame de Sévigné
Présentation du livre
Résumé
Gallimard La Pléiade, Inroduction, Notes et Index par Gérard-Gailly
Edition nouvelle comportant de nombreux fragments inédits et restitutions de textes,
avec une bibliographie et un index des noms de personnes et un index des noms de lieux.
Tome I, 1644-1675, 1953, 1198 p.
Tome II, 1676-1684, 1955, 1257 p.
Tome III, 1684 (suite)- 1696, 1957, 1286 p.
les trois volumes vendus en un seul lot
Marie de Rabutin-Chantal, épistolière et marquise de Sévigné
Petite fille de sainte Jeanne de Chantal, et fille de Celse-Bénigne de Rabutin, Marie épouse d'Henri de Sévigné à 18 ans et devient veuve à 25 ans. Elle a de cette union deux enfants: Françoise, "plus jolie fille de France", qui épouse François Adhémar de Monteil de Grignan, et devient comtesse de Grignan dans la Drôme. L'éloignement entre la mère qui vit à Paris et la fille donne une impulsion extraordinaire à son talent d'écriture. Les trois volumes présentés dans cette édition rassemblent 1155 lettres, destinées dans leur grande majorité à madame de Grignan, et dans une moindre mesure au comte de Bussy-Rabutin.
Une relation singulière entre écriture et maternité
Mme de Sévigné inaugure un style d'écriture qui se déploie dans la sphère privée, caractéristique de son époque. Ce style se distingue par sa simplicité, sa qualité d'écriture, son originalité et son souci de l'agrément du lecteur. Un lien d'amour puissant unit madame de Sévigné à sa fille. Elle l'affirme sans détours : "Mais toujours vous dire que je vous aime, que je ne songe qu'à vous, que je ne suis occupée que de ce qui vous touche, que vous êtes le charme de ma vie, que jamais personne n'a été aimée si chèrement que vous...". Un dialogue se construit entre la mère et sa fille fondé sur l'alternance entre les nouvelles de la vie et de la Cour et des démonstrations d'amour passionnelles.
Extrait d'une lettre à madame de Grignan, sa fille
"Vous dites des merveilles, ma fille, en parlant de la fierté et de la confiance de la jeunesse; il est vrai qu'on ne relève que de Dieuet de son épée : on ne trouve rien d'impossible, tout cède, tout fléchit, tout est aisé. Dans un autre caractère, avec bien moins de beauté, j'ai senti cet état et ses prospérités; mais comme vous le dites, il vient un temps où il faut changer de style : on trouve que l'on a besoin de tout le monde; on a un procès, il faut solliciter, il faut se familiariser, il faut vivre avec les vivants, il faut rétrécir son esprit d'un côté et l'ouvrir de l'autre : pour moi je truve que l'esprit des affaires que vous avez est une sorte d'intelligence qui est cent piques au-dessus de ma tête, et je l'admire.
Il fait un temps affreux, une pluie, un vent, un froid : plus de promenades; envoyez-nous de votre chaud, de votre soleil; nous vous remercions de votre bise, c'est une trop grande compagnie."