Escalades au Hoggar, Bernard Pierre

Une aire de jeu singulière pour l'alpiniste

Un nouveau terrain de jeu est ouvert dans lequel tout ou presque est encore à découvrir. Les premières ascensions ne remontent qu'à 1935; et, à ce jour, une vingtaine de sommets seulement, qui ne sont pas loin d'atteindre les trois mille mètres, ont été conquis, alors que les pics vierges se comptent encore par dizaines.

La passion de la montagne retrouve là son caractère premier celui de l'exploration. La joie de la découverte s'accompagne de la connaissance d'une partie attachante du continent africain; c'est le retour en arrière; l'aventure est pleine et entière.

L'alpinisme au Sahara est devenu réalité depuis que les Bossard, les Hauser, les Frison-Roche, les Coche et les Wyss-Dunant nous ont appris que le grimpeur avait trouvé un autre domaine d'action. Lorsque celui-ci découvrira les cimes du Hoggar, se profilant dans un ciel éternellement bleu, il éprouvera la même jouissance que lui donne un paysage de haute altitude. Certes, il n'y a pas de mévés, pas de glaciers, pas de moraines; mais, en evanche, point non plus de téléphériques ou de chemins de fer à crémaillère. On ne se trouve pas confondu dans cette marée humaine qui se déverse ur la Mer de Glace ou envahit certains refuges des Alpes et des Dolomites.

Les pics du Hoggar, la lumière saharienne, l'infini du désert, le silence et la solitude de la nature morte seront la propriété de l'alpiniste. Pour un emps il sera explorateur. Il ne partagera plus "sa" montagne, car il aura le sentiment d'être un pionnier, dans un monde à part, au milieu du plus grand désert de la terre.

Esquisse d'un guide saharien

En complément d'un récit d'exploration et d'escalade, une "esquisse d'un guide saharien" présente 15 itinéraires d'escalade accompagnés de schémas des voies d'accès aux sommets, avec un historique des premières escalades et un résumé de l'intérêt de l'ascension.