Carton Rouge, Maître Soulier, Maître Buffard
Présentation du livre
Résumé
Éditions : 1
Pages : 285 P.
Année : 1994
Marseille venait de remporter la plus belle des Coupes d'Europe lorsque JEAN-JACQUES EYDELIE, l'un de ses joueurs, s'est mis à table. Retour sur images d'un match truqué: VALENCIENNES/OM! Son témoignage ouvre le véritable roman noir du football-business. Ce sont les plus grands clubs qui s'écroulent et les présidents les plus charismatiques qui tombent dans la nasse de la justice.
Avec des informations absolument inédites et de savoureuses anecdotes, André Soulier et André Buffard nous font découvrir le dessous des gradins, les comptabilités occultes et les personnages troubles qui accompagnent les présidents.
Marseille vibre / BERNARD TAPIE exulte et gagne / Avec l'OM pour affiche électorale / c'est la mairie à coup sûr / Plus dure sera la chute! /...
... À Bordeaux / on passe les menottes à CLAUDE BEZ / pour escroquerie /...
... Le stéphanois ROGER ROCHER devient mégalo / Il écrit au pape / et envoie ses condoléances à la veuve de Mao Tsé Tong/...
Et surtout des centaines de millions de francs transitent par les Caraïbes pour gonfler le salaire des joueurs dans des banques suisses. La Fédération craque sous les scandales car elle persiste à ignorer le football «pro» qu'elle abandonne aux présidents.
FOURNET-FAYARD s'en va. L'équipe de France est à refaire.
Avec rigueur et brio, les deux auteurs racontent, pourquoi et comment en France, les appétits de pouvoir et d'argent peuvent gangrener le sport le plus populaire du monde.
Maître André Soulier, ténor du barreau de Lyon, a été président de la commission nationale de discipline à la Ligue nationale de Football.
Maître André Buffard a dirigé pendant quelques mois le club de Saint-Étienne et a été l'avocat de nombreux joueurs professionnels.
Prologue
PRÈS DE DISEPT MILIONS DE TELESPECTATEURS ONT SUNI LA VICTORE de l'Olympique de Marseille en finale de la Coupe d'Europe, presque autant ont souffert sur le but assassin du Bulgare Kostadinov en novembre dernier. Constat immédiat: dans la joie comme dans la douleur, le football est devenu en France ce que l'on appelle, sommairement, un phénomène de société. Et cela longtemps après l'Angleterre, l'Italie, l'Allemagne ou l'Espagne.
Ce sont les Verts qui ont lancé la mode au cœur des années 70. En perdant la Coupe d'Europe devant Munich, Saint-Étienne croyait l'avoir gagnée et descendait, triomphant, les Champs-Élysées. Poulidor battait Anquetil dans le cœur des Français. Il faudra attendre Platini et l'Euro 84 pour apprendre à gagner.
L'équipe de France n'en revient pas de se trouver deux fois de suite, en 1982 et en 1986, sur le toit du monde, dans le dernier carré des demi-finalistes. C'est l'euphorie.
Comme l'on doit « changer la vie » en ces années 80, autant changer le football et copier, à notre manière, ceux qui réussissent. Pour trouver les 680 millions annuels de masse salariale, les sponsors se précipitent, les entreprises s'impliquent comme Matra ou les marques de grande distribution, Leclerc, Carrefour.
Les médias arrivent avec RTL et Europe 1, les pionniers, puis Canal + et TF1.
Ainsi va notre société. Ce livre, qui ne se veut ni un exercice d'exorcisme ni une leçon de morale, raconte comment Jupiter a rendu fous ceux qu'il voulait perdre.