Le Pauvre Coeur des Hommes, Natsumé Sôséki
Présentation du livre
Résumé
Édition : nrf Gallimard
Année : 1957
Pages : 308 P.
Traduit du Japonais par Horiguchi Daigaku et Georges Bonneau
Connaissance de L'Orient
Des écrivains du Japon moderne, Natsumé Sôséki est, sans nul doute, le plus armé. Né en 1867, il mourut en 1916.
Mais, depuis sa mort, vingt années et plus sont passées sans que ses œuvres cessent de toucher un très large public. La chose est rare dans notre Japon d'aujourd'hui, où la renommée des écrivains n'a qu'une très éphémère durée. Qui suit attentivement journaux et terres peut vor, à un mois à peine de leur mort, s'estomper et disparaitre les auteurs qui y figuraient en vedette.
Littérature, à y bien voir, étayée sur le journalisme, la réclame, le cinéma, et qu'on peut ranger sous l'étiquette de Taishû-Bungaku, Littérature populaire. C'est cette littérature-là qui a les faveurs de la foule. La littérature, au contraire, que nous appelons Jun-Bungaku, Littérature pure, n'a, quant à elle, qu'un tout petit nombre de lecteurs. Or, c'est le privilège même de l'œuvre de Sôseki de tenir à la fois de l'une et de l'autre littératures, et de toucher ainsi, aujourd'hui comme au premier jour, l'échelle entière des classes sociales japonaises.
Si je viens de faire cette distinction entre littérature pure et littérature populaire, c'est pour rester dans les cadres de notre littérature japonaise actuelle. La même distinction serait sans doute inutile si je parlais du roman occidental, où, depuis longtemps, je pense, il est admis que le vrai roman est celur qui, amalgamant les caractères de l'une et de l'autre littératures, touche d'emblée l'univers des lecteurs. Aussi bien, que Sôséki ait touché le Japon entier ne veut pas dire, loin de là, qu'il ait atteint à l'universelle universalité des maîtres du roman occidental. Je ne puis, en toute loyauté, faire de Sôséki un pionnier du roman, au sens absolu du terme. Mais je voudrais, ici même, essayer de préciser son originalité proprement japonaise.