Oeuvres des deux Corneille, Pierre et Thomas
Présentation du livre
Résumé
Éditeur : Bibliothèque-Charpentier Eugène Fasquelle
Année : 1963
Pages : 525 P.
Tome 2
ÉDITION VARIORUM
COLLATIONNÉE SUR LES MEILLEURS TEXTES
PRÉCÉDÉES DE LA VIE DE PIERRE CORNEILLE
Rédigée d'après les documents anciens et nouveaux
AVEG LES VARIANTES ET LES CORRECTIONS DE PIERRE CORNEILLE
SES DÉDICACES, SES AVERTISSEMENTS ET SES EXAMENS SES TROIS DISCOURS SUR LA TRAGÉDIE ACCOMPAGNÉES DE
Notices historiques et littéraires sur chaque pièce des deux Corneille
AINSI QUE DE NOTES HISTORIQUES
PHILOSOPHIQUES ET LITTÉRAIRES FORMANT LE RÉSUMÉ
DES TRAVAUX DE VOLTAIRE, DU PÈRE BRUMOY, DE L'ABBÉ LE BATTEUX PALISSOT, VICTORIN FABRE, L'EMPEREUR NAPOLÉON GUIZOT, SAINT-MARC GIRARDIN, SAINTE-BEUVE NISARD, TASCHEREAU
PAR CHARLES LOUANDRE
Cette pièce a soulevé une question d'histoire littéraire vivement et longuement débattue : Corneille en a-t-il tiré le sujet tout entier de son imagination, ou l'a-t-il emprunté aux Espagnols? — Un drame de Caldéron, dont le sujet est Héraclius, & donné lieu à ce débat; ce drame est intitulé: En esta vida tode es verdad, y todo mentira.
Nous n'entrerons point dans l'histoire détaillée de cette querelle, qui se réduit en réalité à savoir quel est l'auteur original d'une douzaine de vers qui se retrouvent, plus ou moins ressemblants, dans l'auteur français et dans l'auteur espagnol. Nous dirons seulement que tandis que les uns accusaient Corneille d'avoir imité Caldéron, d'autres au contraire prétendaient que Caldéron s'était inspiré de Corneille. Beauchamps, dans ses Recherche sur les théâtres de France, rapporte l'anecdote suivante :
• M. Fréret ayant dit au père Tournemine que Corneille avait pris beaucoup de choses dans la tragédie d'Héraclus d'une pièce de Caldéron, ce savant religieux, jaloux de la réputation de Corneille, dont il est grand admirateur, écrivit au confesseur de la reine d'Espagne, et le pria de vouloir éclaircir le fait. Il et eut pour réponse que la pièce de Caldéron dont il s'agit était non-seulement postérieure à celle d'Héraclus, mais que Calderon lui-même étant en France, en avait vu les représentations et avait été si frappé des beaux endroits de cette tragédie, qui avait cru pouvoir en parer la sienne. »