Le dépôt de Bronze de Villethierry (Yonne), Claude et Daniel Mordant, Jean-Yves Prampart
Présentation du livre
Résumé
Éditions : Du centre National de la recherche scientifique
Année : 1976
Pages : 219 P.
Le Dépôt De Bronze de Villethierry (Yonne)
IXe supplément à << Gallia Préhistoire >>
Ouvrage honoré d'une subvention du Secrétariat d'Etat à la culture
Les découvertes archéologiques effectuées dans l'Yonne au cours de ces dernières années sont plus le fait de travaux de terrassement et de culture que le résultat de fouilles planifiées. Le dépôt de Villethierry s'inscrit dans la liste de ces trouvailles fortuites dont la plus récente est celle d'installations et d'ateliers paléolithiques supérieurs à Marsangy. Les objets qui ont révélé l'existence du dépôt doivent leur mise au jour à un simple binage que M.G. Letteron exécutait au tracteur, en juin 1969, dans un champ de betteraves du lieudit La Lucarne.
Lorsqu'il vit les épingles de bronze sorties de terre, M. Letteron les rassembla avec précaution; il les présenta à M. Chodat, instituteur à Villethierry, qui prévint aussitôt
M. J.-Y. Prampart, président de la Société archéologique et culturelle de Pont-sur-Yonne. M. Prampart aidé de M. H. Carré et de ses collaborateurs, put alors mener en temps voulu une fouille de sauvetage et faire des observations précises sur la position du vase qui servait de resserre, sur la disposition des bijoux qui s'y trouvaient rangés par catégories, sur l'environnement de l'urne qu'accompagnaient des fragments d'outils et d'armes destinés à la fabrication de nouveaux objets.
Avec ses 867 bijoux, le dépôt de La Lucarne est apparu d'une richesse inhabituelle.
Son importance tient certes à la quantité exceptionnelle des pièces qui le composent, mais aussi à leur qualité technique, voire esthétique; de plus la variété même des types de bijoux en renforce notablement l'intérêt archéologique. Toutes ces parures travaillées ad ungem et prêtes à être commercialisées constituent un dépôt d'un type original, bien différent des cachettes d'outils et d'armes restés bruts de coulage et des réserves d'objets cassés et de rebuts voués à la refonte.
La Direction des Antiquités préhistoriques avait naturellement pour mission de faire connaître cet ensemble unique. L'étude en a été conduite, dans la perspective des recherches modernes, par MM. Cl. et D. Mordant avec le concours de MM. J. Briard,
J. Bourhis et J.-P. Mohen. C'est ainsi qu'ont pu être traités, parallèlement aux questions archéologiques, des problèmes de technologie variés; des indications précieuses ont été obtenues sur la nature des métaux et la composition des alliages mis en œuvre, sur les procédés de fonte, sur les techniques de façonnage, sur les méthodes d'assemblage des tiges et des têtes d'épingles, sur les modes de finition, de polissage et d'exécution des décors qui témoignent d'ailleurs de l'usage du tour.