Cent ans de Trains jouet en France, Clive Lamming
Présentation du livre
Résumé
Éditions : La vie du Rail
Année : 1981
Pages : 192 P.
Le nom du Comte Antonio Giansanti-Colluzzi est bien connu de tous les amateurs de trains-jouets anciens car il est sans doute l'un des plus grands collectionneurs que l'on connaisse dans le monde. Il a bien voulu, par amitié pour l'auteur, nous donner en guise de préface ces quelques lignes dans lesquelles il évoque avec sensibilité et précision un rêve d'enfant et la joie du premier train-électrique. Un souvenir essentiel, puisque c'est de là qu'est née sa merveilleuse collection.
Un train électrique ! Phrase magique qui résonne encore dans mes oreilles comme si c'était hier. Ces trains fonctionnant tout seuls dans les vitrines des grands magasins avant Noël, dans un paysage enneigé... Ces trains dessinés avec plus ou moins de précision dans les catalogues du Printemps ou des Galeries Lafayette... Ces locomotives, bien souvent bizarrement offertes sous le nom de « Pacific » ou « Atlantic » alors qu'elles avaient quatre ou huit roues, possédaient par contre un gros phare à lavant dont le faisceau lumineux était dessiné sur les catalogues.
De plus il s'allumait véritablement et projetait son rayon éclatant sur les voies de tôle brillante. Quel est l'enfant dont les yeux émerveillés n'aient pas reflété le désir de posséder une locomotive semblable même si elle n'était pas la réplique d'une vraie machine?
Habitué que j'étais à faire fonctionner un train mécanique qui s'arrêtait après trois tours ou qui déraillait dans les courbes prises trop rapidement, je rêvais, comme tous les enfants bien entendu, d'un train électrique.
Pensez-donc: un train conduit à distance! Avec la possibilité de rouler lentement ou plus vite comme les vrais trains !
Un train dont on pouvait même inverser la marche sans y toucher! Un train avec un gros phare à l'avant et les wagons éclairés avec des ampoules aussi grosses que les roues (il n'était pas question d'échelle a cette époque) : on s'empressait d'éteindre les lumières pour donner plus de vie à ce serpent lumineux dont l'éclairage se reflétait sur le tapis du salon.
Mon premier train, un Bing assez simple, me fut offert pour Noël 1923. Il consistait en une locomotive à deux essieux (avec un gros phare) et deux voitures à voyageurs. Un circuit de rails représentant un huit et un rhéostat fonctionnant sur cent-dix Volts complétait ce cadeau que je considérai comme royal.
Que de belles heures, que de beaux dimanches me donna ce train! Au fur et à mesure des anniversaires il fut petit à petit complété et ce fut là, si je puis dire, le berceau de ma collection actuelle.