Franz et François, François Weyergans
Présentation du livre
Résumé
Éditions : Bernard Grasset
Année : 1997
Pages : 413 P.
« Les gladiateurs juraient de supporter le fer, le feu, la chaîne, les coups et la mort. François aurait pu écrire un roman historique sur les jeux du cirque. Un roman sur les gladiateurs n'aurait-il pas été plus autobiographique qu'un roman sur son père ? Etre un fils, c'est bien. Etre un gladiateur a plus d'allure. A moins que ce ne soit la même chose ? Un jour ou l'autre, il faudrait qu'il comprenne que le personnage principal du livre sur son père serait bel et bien lui, le fils du père, le gladiateur qui entre dans l'amphithéâtre protégé par un casque et des jambières, mais le corps nu et sans défense, afin que les blessures mortelles soient possibles. »
Au début des années quarante, Franz, catholique fervent auteur de best-sellers sur l'amour et la fidélité, engendre un fils, François, qui deviendra mécréant, érotomane, agoraphobe et... romancier.
Vingt ans après la mort de Franz, François va se lancer, affectueusement mais non sans hargne, dans une explication posthume avec son père. Sortira-t-il indemne de cette confrontation ?
Ce livre tendre et grinçant est le récit désopilant d'une initiation à la vie adulte, la chronique d'une vie sexuelle agitée, ainsi qu'un pamphlet acerbe contre le rigorisme et les préjugés.
Extrait
Tous ses amis savaient que François Weyergraf avait commencé d'écrire, cinq ans plus tôt, un livre sur son père. Tous ses amis savaient aussi que, depuis cinq ans, il n'arrivait pas à finir ce livre. Dans l'ensemble, ces cinq années lui apparaissaient comme les pires qu'il avait vécues.
Il se demandait si, le jour de sa mort, une femme lui ferait la gentillesse posthume de déclarer: " Avec lui, tout en valait la peine, même le pire. " Ce serait parfait, comme épitaphe.
Après les années pénibles qu'il venait de lui infliger, Delphine aurait-elle l'idée de prononcer une telle phrase? Delphine, sa compagne, la mère de leurs deux filles, celle qu'il appelait parfois, dans des accès de romantisme, " ma petite Delphine chérie " - un prénom si agréable à prononcer - lui avait dit: "Tu étais plus marrant dans le temps", une phrase qui n'était pas mal non plus comme épitaphe.