La civilisation des Mœurs, Norbert Elias
Présentation du livre
Résumé
Éditions : Calmann-Lévy
Année : 1973
Pages : 341 P.
NORBERT ELIAS
Né en 1897, Norbert Elias fit ses études de médecine, de philosophie et de psychologie dans plusieurs universités allemandes.
Il y suivit les cours de Hönigswald, Rickert, Husserl, Jaspers, et passa sa thèse à Heidelberg sous la direction d'Alfred Weber. Le régime nazi l'obligea à quitter l'Allemagne. Il séjourna en France puis s'installa définitivement en Angleterre.
Après avoir enseigné dans différents pays, Norbert Elias donne des cours à La Haye ainsi qu'à Leicester.
Quoi de plus naturel que nos façons de vivre, que l'on considère la table, l'hygiène ou le lit? Quoi de plus naturel... ou de plus culturel? Les contacts que nous avons avec d'autres civilisations nous montrent, en effet, que notre comportement quotidien constitue un trait culturel parmi d'autres. Ce qui dérange déjà quelque peu notre confort mental.
Norbert Elias, lui, va encore plus loin. Il démontre, en se fondant sur des sources aussi savoureuses que déroutantes, que nos habitudes se placent à un stade déterminé d'une évolution séculaire. Du Moyen Age, où le contrôle des pulsions est réduit, jusqu'à nos jours, les classes dirigeantes ont été lentement modelées par la vie de cour, et la spontanéité a fait place à la règle, au refoulement et au rejet dans la vie privée.
Les mœurs évoluent toujours.
Peut-être nos descendants trouveront-ils les nôtres aussi rudes et surprenantes que nous-mêmes jugeons celles d'un passé encore proche. Rien ne permet en effet de penser que nous soyons en fin d'évolution.
Outre son apport décisif dans l'histoire et la sociologie des mœurs, Norbert Elias, dont le nom fait autorité, a étendu ses méthodes d'analyse aux problèmes de la sociologie de la connaissance.
Dans la conviction que les sciences sociales se définissent moins par leur objet et leur méthode que par les questions qu'elles posent, nous nous proposons dans « Archives des sciences sociales», de dépasser les divisions surannées et administratives entre Histoire, Sociologie, Science politique, Psychologie...
Une science sociale mérite ce nom dès lors qu'elle met une construction conceptuelle cohérente au service de la recherche empirique des faits et que l'analyse des cas permet de corriger et d'affiner la théorie.
Pour ce faire, deux séries ont été créées. La première accueillera des ouvrages d'une orientation générale et théorique, présentant une analyse systématique et fondamentale d'une dimension particulière de l'aventure humaine. La seconde série groupe des études portant sur des cas concrets, sans distinction de civilisation ni d'époque. Ainsi, les « Archives des sciences sociales » auront pour but de suivre pas à pas la construction de problématiques nouvelles et leur vérification par les faits.