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Le Tarot des imagiers du Moyen Age, Oswald Wirth
Présentation du livre
Résumé
Éditeur : Tchou
Année : 1978
Pages : 373 P.
Préface de : Roger Caillois
Qu'un jeu soit utilisé pour la divination est presque contradictoire. En effet, tout jeu, et singulièrement un jeu de cartes, se présente nécessairement comme une totalité : une série d'éléments constants auxquels il n'est possible de rien soustraire ni ajouter et qu'on ne saurait non plus modifier. Un jeu, c'est-à-dire la somme des données à manipuler, doit être fixe et complet, sinon le jeu, c'est-à-dire la suite des opérations qui brassent ces données, est faussé au départ. A l'inverse, toute divination porte sur un domaine illimité, puisqu'elle comprend les événements possibles, qui sont en nombre infini et qui bifurquent à tour instant de manière imprévisible (ou d'ailleurs prévisible, ce qui revient pratiquement au même, si la certitude demeure exclue) :
A cet infini doit normalement correspondre un autre infini qui est celui où le devin puise son oracle : les éclaboussures du plomb, les reflets qui passent dans le cristal, les entrailles des victimes ou la fumée de l'encens, l'huile répandue sur l'eau ou les taches d'encre, les simulacres des rêves, les dessins du marc de café. Ici et là, rien n'est répété, tout à fait identique à soi-même, justement comme dans la vie, où les mêmes péripéties surviennent, les mêmes malheurs, les mêmes chances, mais jamais complètement superposables.