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Dictionnaire des Institutions de la France aux XVIIe et XVIIIe Siècles, Marcel Marion
Présentation du livre
Résumé
Éditions : A. & J. Picard & Cie
Année : 1968
Pages : 541 P.
Professeur au collège de France correspondant de l'institut
Introduction
« Il n'existe pas, pour la période moderne de notre histoire, de manuels scientifiques qui soient des guides dans l'étude des institutions et des mœurs, comme on en trouve pour l'histoire de l'antiquité et du moyen âge: c'est une très regrettable lacune » (LAVISSE, Histoire de France, VII, 177). — Le présent ouvrage est issu de cette très juste remarque du grand historien, dont j'ai été mainte fois à même, soit comme. élève soit comme professeur, de vérifier l'exactitude. Il est en effet très difficile de pouvoir se rendre un compte bien clair de ce qu'étaient les institutions de l'ancien régime et de la manière dont elles fonctionnaient : si proche encore de nous par le temps, cette époque en parait séparée par des siècles: il s'est accompli depuis de si prodigieux changements dans nos institutions, dans nos habitudes de pensée, qu'il nous est devenu malaisé de concevoir un état de choses aussi différent de celui auquel nous sommes habitués. L'esprit de parti, qui ne perd jamais ses droits, a contribué aussi pour sa part à cette méconnaissance de celte période de notre histoire : tantôt des réquisitoires passionnés, tantôt des apologies excessives, ont eu ce résultat commun de défigurer l'ancien régime, d'en rendre par conséquent l'étude plus difficile, et de multiplier les occasions d'erreurs et de contre sens, comme il s'en rencontre tant, même dans des ouvrages historiques non dénués cependant de toute valeur (1).
Il existe, à la vérité, un ouvrage qui semble répondre, dans une certaine mesure, au souhait exprimé par M. Lavisse : le Dictionnaire des institutions, mœurs et coutumes de la France de M. Chéruel. Ce livre a rendu et rend encore de très grands services, el, comme on l'a dit fort justement, il est plus facile d'en médire que de s'en passer.
Son (1 On eu citerait facilement quantité d'exemples. M. Jobez déclare La France sous Louis XV, p. 230) • que les pays d'élections tiraient leur nom de l'impôt de la taille que prélevaient des personnes élues (sic) par les paroisses •! Je me rappelle avoir entendu dire à un agrégé d'histoire que la taille réelle était une taille qui existait réellement: par opposition sans doute à une autre taille qui n'aurait eu qu'une existence irréelle! tes ignorances sur les institutions de l'ancien régime sont vraiment déplorables.