

Éditeur : Crépin-Leblonde
Année : 1880
Pages : 465 P.
Tome Cinquième
LIVRE SEPTIÈME.
CHAPITRE V. Henri II (1608-1624) .•
CHAPITRE VI. État de la Lorraino pendant la seconde moitié du XVIe siècle et les premières années du XVIIe ...
LIVRE HUITIÈME. Ducs héréditaires. Charles IV et Nicole,
François II, Charles IV, Charles V (1624-1690.)
CHAPITRE I. Charles IV et Nicole (1624 et 1625).
François II (1625). Charles IV (1625-1629).
CHAPITRE II. Suite du règne de Charles IV (1629-1641).
CHAPITRE III. Suite du règne de Charles IV (1641-1661)...
CHAPITRE IV. Suite du règne de Charles IV (1661-1675)...
CHAPITRE V. Charles V (1675-1690).
CHAPITRE VI. État do la Lorraine depuis la mort de
Charles IV jusqu'à la paix de Riswick
(1675-1697) ....
APPENDICE. I. Analyse du compte des recettes et dépenses
faites pendant l'année 1600 ...
II. Description dv siège de Nancy, commencé le vingt-septième jour d'Aouts, et rendu le vingt-troisième jour de Septembre mil six cents trente-trois
Aucun des successeurs de Gérard n'avait porté le nom de Henri, mais le fils de Charles III n'en jugea pas moins à propos de se faire appeler Henri II, parce que, dans le X° siècle, notre pays avait été administré par Henri lieutenant de l'empereur Otton I°, que plusieurs historiens rangent parmi les ducs bénéficiaires. Comme nous avons déjà parlé, dans le quatrième volume, des campagnes et des mariages de Henri Il, nous nous bornerons à dire un mot de son éducation. Ce prince, né à Nancy, le 8 novembre 1563, avait eu pour précepteur Cuny Alix, président de la Chambre des comptes de Lorraine. Ce savant ecclésiastique ne négligea rien pour faire du jeune prince un digne successeur du meilleur duc que la Lorraine eût encore vu; néanmoins, il ne tarda pas à reconnaître que ses efforts ne seraient pas couronnés de succès. Son élève possédait, même à un haut degré, la plupart des qualités morales dont la réunion constitue l'homme de bien; il lui manquait ce qui est nécessaire à un souverain. « La nature avare, dit Chevrier, avait laisse « peu d'espoir; Henri n'avait pas d'esprit, mais les vertus de « son cœur et la bonté de son âme suppléèrent aux talents, et « la Lorraine fut aussi heureuse pendant son règne qu'elle avait « sous ses plus grands princes (1). » Tous les rouages de l'administration avaient d'ailleurs été si bien réglés par Charles III, et il avait, en mourant, laissé à son fils de si prudents conseillers, que l'on n'eut aucune appréhension de voir le char de l'État faire route vers quelque précipice.
Près de deux années s'écoulèrent entre les funérailles de Charles et le jour où Henri fit son entrée solennelle dans la ville de Nancy. On ne sait pas quelles furent les causes d'un pareil retard, mais on ne s'éloignerait peut-être pas beaucoup de la vérité en supposant que le due voulait ajourner, autant que possible, une cérémonie dont le résultat devait être de limiter le pouvoir dont il jouissait. Quoi qu'il en soit, le prince fut contraint de tenir la même conduite que ses prédécesseurs, et, le 20 avril 1610, il entra dans la capitale, avec la pompe accoutumée et jura de respecter les libertés et les privilèges des trois Ordres (2).