

Éditions : Berger-Levrault
Année : 1937
Pages : 217 P.
Assurément, tu es dans une vallée, Mais moi, je suis dans une autre vallée.
(El Hariri-Séance XXXIV.)
Ce petit livre vous a appartenu, mes chers camarades, quand il n'était encore que la page blanche d'un carnet de route. Je serais bien ingrat de ne pas le dédier aujourd'hui à ceux qui ont servi la cause de l'aviation saharienne avec tant l'intelligence, l'ensemble et de dévouement.
Colonel Pierre WEISS.
Mars 1937
La typographie du volume a été exécutée aux Imprimeries BERGER-LEVRAULT, à Nancy.
Les hors texte, en héliogravure, ont été exécutés par l'Imprimerie E. SPILLMANN, HÉLIO-LORRAINE, à Nancy.
AUX ÉQUIPAGES
CIVILS ET MILITAIRES DE L'AVIATION D'ALGÉRIE, AUX OFFICIERS ET AUX SOLDATS DES OASIS, A TOUS MES FRÈRES INCONNUS DU SUD
J'ESPÈRE que je trouverai encore mes camarades de rêve disposés à me suivre dans quelques coins du bled. Les fumées de sable montent facilement au cerveau et le désert est la part de souvenirs nécessaire à la vie pour la rendre sereine.
Je ne connais pas de terre plus prenante que le Sahara sous son aspect figé à jamais.
Livre de sagesse, constante exaltation; le sable envahissant tout; les oueds, labyrinthes et parfois pâturages; le sol, nappe infinie; le soleil dévastateur... Plus loin, les montagnes monstrueuses du Hoggar d'où vous regardent les yeux de la nuit; l'oasis
que l'on respire comme un bouquet, mais sous les mauvais arbres il faut se ressaisir; les nuits semées d'étoiles; l'eau des puits artésiens qui vous renvoie à la face l'éclat lunaire... L'obscurité naturelle des choses, l'étendue farouche, l'effondrement des civilisations et des races vous enveloppent, et sous quelle pluie d'or... Mille prestiges concourent à éblouir le disciple de ces solitudes.
Mon cœur est resté en relation directe avec elles.
Et puis, le désert, c'est aussi l'Islam, le délicieux Islam qui a donné à l'homme les deux biens les plus précieux : le mépris de la mort et l'égalité d'âme.
CHAPITRE
I. — La pierre de mémoire
II. — Départ.
III. — Les prisonniers du
Gassi
Touil.
IV. - Tenir un ciel
V. - Campagne au Tassili
VI. - Drames du bled
VII. - La guelta .
VIII. - Brume de sable.
IX. — Lueurs d'appel.
X. - Un équipage.
XI. — La ville sacrée
XI. — Ouargla la divine et la myté-rieuse. . .
XIII. - Un archéologue en avion.
XIV. - Les cendres du Maréchal.
XV. - La mission de l'Occident. .
XVI. - L'éternel giaour
XVII. - Les Sahariens que j'ai connus
XVIII. - Retour
Les pistes du bled (carte)
La rose de sable. . . .
El Goléa. - Le vieux Ksar
Les débris de la caravane naufragée .
Le bordj d'In-Guezzam, aux confins du Soudan, perdu dans l'infini des solitudes .
Djanet, notre poste avancé du Sahara oriental, en plein Tassili . . .
Les cyprès de pierre, près de Djanet Le Tassili ensablé . . .
Prise d'armes au Hoggar.
— La compagnie méhariste est passée en revue par le Capitaine
Luchetti . . . . .
La guelta d'Amguid .
Méharistes à Ouargla.
Vague de sable sur les contreforts du Tassili
L'oued et la palmeraie à Béchar
L'erg oriental déroule à l'infini son chaos de
dunes. . .
Fort-Flatters, au milieu des sables
Béni-Isguen, la ville sacrée du Mzab