

Éditions : nrf Gallimard
Année : 1939
Pages : 247 P.
Il est d'usage de railler 48, les « vieilles barbes de 48», l'esprit « quarante-huitard ». De cette époque date l'idéalisme républicain, avec tout ce qu'on lui attribue de burlesque, la croyance au progrès, l'attente de la république universelle, l'anticléricalisme, et cette conquête dans laquelle on veut que les démocrates aient mis, comme dans une panacée universelle, de si naïfs espoirs: le suffrage universel. Cet adjectif d'universel, d'ailleurs, qui revient à tout moment dans le langage de cette époque, prête à rire. Car il est risible de voir les hommes n'accepter leur condition que si elle est partagée de l'espèce entière. Aussi représente-t-on le type de l'homme de 48 comme un rêveur sentimental et humanitaire, indiscrètement soucieux du monde, toujours en état d'effusion et de débordement, et dont les esprits avertis savent qu'il se heurtera inéluctablement à une sévère réalité. Plus dangereux par ses illusions, d'ailleurs, que par ses méchantes intentions, car il ne s'attaque qu'à des ennemis imaginaires : les jésuites, les tyrans. C'est un bon homme au fond, qui chante des couplets de Béranger et tient essentiellement à délivrer la Pologne. Patriote enragé, enfin, ce qui n'est pas si mal, quoique, parfois, un peu gênant et, souvent, inopportun. Tout cela a été fixé dans le personnage du pharmacien Homais, une de ces figures géniales, comme celles de Cervantes ou de Molière, où les grands poètes, qui sont à la fois de grands réalistes et de grands dialecticiens savent peindre tout ensemble un type social et le conflit d'un idéal avec sa propre caricature.
I. Des choses secrètes et maudites
II. Les Ouvriers....
III. Le génie, le peuple et l'amour
IV. Trois témoins ......
V. Les bourgeois ..
VI. La république ..
VII. Journées....
VIII. Il faut en finir..