La Nouvelle Revue Française Hommage à Jacques Rivière 1886-1925

L'HOMME ET L'OEUVRE portraits et documents, souvenirs, études, témoignages étrangers

PAGES INEDITES Lettres de Jacques Rivière et d'Alain-Fournier.

Lettres à André Gide. Fragments d'un carnet de captivité. Sur Marcel Proust.

Il a été tiré 25 exemplaires sur papier Madagascar, dont 20 numérotés de A à T et s hors-commerce numérotés de U à Z, 350 exemplaires sur pur fil Lafuma, dont 95 hors-commerce numérotés de I à LXXXXV et 255 numérotés de I à 255.

Note Biographique 

Jacques Rivière est né à Bordeaux, le 15 juillet 1886 : il était le fils du Docteur Rivière, Professeur à la Faculté de Médecine.
Elève au lycée de Bordeaux, puis au lycée Lakanal, il fit en 1903 la connaissance d'Henri Alain-Fournier, qui devint son ami. Il passa la licence ès-lettres à Bordeaux, en 1907, pendant son service militaire.

De retour à Paris, il dut accepter une place de professeur à l'Ecole Saint-Joseph des Tuileries, puis au Collège Stanislas.
Entre temps il avait passé à la Sorbonne le diplôme d'études supérieures, pour une thèse sur la Théodicée de Fénelon. II épousa, en août 1909, Isabelle Fournier, sœur de son ami.

Il écrivait depuis 1907 à l'Occident d'Adrien Mithouard ; il devait entrer en 1909 à la Nouvelle Revue Française, dont il devint peu après le secrétaire.
A la mobilisation, Jacques Rivière était sergent au 220° d'Infanterie. Il fut fait prisonnier au combat d'Eton, le 24 août I9I4, et envoyé au camp de Konigsbrück (Saxe), puis au camp de représailles de Hülsberg (Hanove). Il tenta de s'évader, fut repris à quelques kilomètres de la frontière. Malade, il fut rapatrié en 1918, après un internement d'une année en Suisse, où il fut entouré d'amitié et de soins. Il était directeur de la Nouvelle Revue Française depuis la réapparition de la revue en 1919. Il est mort, le 14 février 1925, d'une fièvre typhoïde.
Il laisse deux enfants.

La vie Financière 

Les nécessités du tirage de « La Nouvelle Revue Française » nous obligeant à livrer à l'imprimerie le bulletin ci-dessous quinze jours avant son apparition, nous nous bornons à y insérer des aperçus d'orientation générale. Mais notre SERVICE DE RENSEIGNEMENTS FINANCIERS est à la disposition de tous nos lecteurs pour tout ce qui concerne leur portefeuille, valeurs à acheter, à vendre ou à conserver, arbitrages d'un litre contre un autre, placement de fonds, etc. 
Adresser les lettres à M. Léon Vigneault, 5, rue de Vienne, Paris, VIII° Arrondissement.

L'Avertissement du Change 

L'AVERTISSEMENT DU CHANGE

On peut évidemment attribuer aux péripéties de la question des dettes interalliées l'énervement que montre le change depuis un mois, après une stabilité qui durait depuis l'été dernier et qui avait aidé au développement général des affaires. Car dans l'état de complexité actuelle des éléments politiques et financiers, toutes les thèses même les plus audacieuses peuvent se faire jour. En fait, l'ébranlement

récent du franc qui pourrait bien, il persiste, un la convoitise de avons, hélas! que trop souvent vue à l'œuvre depuis 1919, est imputable à des facteurs financiers intérieurs.

Il faut s'expliquer avec franchise. Ce n'est pas dans l'ordre technique, ni même dans l'ordre économique qu'on pourrait trouver l'explication principale de l'hésitation actuelle du franc. On doit souligner que c'est Paris, surtout, qui fait la baisse de sa devise. Les places étrangères n'ont, depuis le début de février, guère fait plus que de suivre la nôtre. Il est même arrivé qu'elles aient envoyé des parités favorables à une reprise. D'une façon générale, la grande spéculation internationale s'abstient encore, et ceci, extrêmement remarquable.

Plaise à Dieu que cette abstention persiste !

Le recul des cours du franc semble, il est vrai, principalement dû à des opérations réelles et l'on invoquera la nécessité des couvertures commerciales. Certes, elles ont été importantes et apparentes ces temps-ci, et, comme toujours, il s'est produit un afflux d'ordres d'achat dès que l'orientation à la hausse des devises anglo-saxonnes s'est affirmée. Mais l'on ne peut méconnaître que les besoins des importateurs pèsent sur notre change parce que leur contrepartie naturelle, qui existe, se dérobe. La balance commerciale est équilibrée, et elle l'est mois par mois; elle est même créditrice. Les premiers achats de lettres de crédit touristiques vont faire sentir leurs effets D'ailleurs, les exportations invisibles du fait des dépenses d'étrangers en France sont loin d'être négligeables pendant la saison hivernale. Les crédits obtenus aux Etats-Unis par divers établissements publics contribuent a compenser les règlements de dettes à effectuer au dehors par le Trésor. Si les offres et les demandes réelles de francs ne se balancent pas, c'est qu'il y a quelque part une fissure.