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Éditeur : Se vend à PARIS, chez SAVOIE, rue St. Jacques, à l'Espérance. MEQUIGNON Junior, rue de la Harpe, n°. 115. BRAJEUX, rue du Foin St. Jacques, no. 8. WARRIN, rue St. Severin, no. 11. Et chez les Libraires tenant les livres de piété.
Année : 1809
Pages : 788 P.
Les Vies des Saints ont toujours été lues avec une espèce d'avidité. On s'attache aisément au récit des combats qu'ils ont eus à soutenir contre les ennemis du nom Chrétien, ou contre leur propre chair: et nous voyons, dans l'Histoire Ecclésiastique, que cette lecture a souvent contribué à la conversion des pécheurs les plus endurcis.
La vue de l'utilité publique a porté plusieurs Savans du dernier siècle à consacrer leurs veilles et leurs talents à cette partie de l'Histoire Ecclésiastique; et l'on peut dire qu'ils n'ont presque rien laissé à désirer sur cette matière; mais la longueur et le prix de ces Ouvrages les rendent inutiles pour le commun des Fidèles; c'est ce qui nous a déterminés à leur donner cet Abrégé.
Comme il n'y a que la vérité qui puisse édifier solidement, nous avons eu soin de ne puiser que dans des sources pures, et nous avons écarté tout ce que la fiction et la pieuse crédulité des siècles d'ignorance avoient fait entrer dans les légendes qui sont encore restées dans plusieurs familles.
Pour se rendre utile la lecture de la vie des Saints, il faut se de faire d'un préjugé ordinaire qui nous fait regarder les Saints comme des hommes d'une espèce particulière. On a peine à se persuader qu'ils aient été aussi faibles que nous; sujets aux mêmes passions et aux mêmes infirmités. On croit, je ne sais sur quel fondement, qu'il n'est pas nécessaire d'en faire autant qu'eux pour arriver au même but; que leurs vertus, leurs pénitences et leurs austérités sont aujourd'hui au-dessus des forces de la nature humaine; enfin que Dieu ne demande pas de nous ce qu'il exigeoit d'eux pour leur faire mériter la récompense dont ils jouissent.
Nous ne prétendons pas qu'en lisant les vies des Saints, il faille se proposer d'imiter tout ce qu'on y lit. Il y a eu certaines voies extraordinaires, par lesquelles il a plu à Dieu de faire marcher quelques-uns de ses serviteurs ; et ces voies ne regardent pas le commun des Chrétiens, comme l'on a eu soin d'en avertir dans le cours de cet Abrégé. Mais leur amour pour Dieu, supérieur a tout, une vie mortifiée, une pénitence proportionnée à la grandeur des péchés, la fuite de tout ce qui attache au monde et qui empêche de s'élever vers le Créateur; l'humilité, la patience, le mépris des richesses; en un mot, la pratique de tout ce qui est commandé dans l'Evangile, c'est ce qui a toujours fait les Saints; c'est ce qui regarde les Chrétiens de tout temps, de tout sexe et de toute condition. C'est donc ce qu'il faut imiter, si l'on veut participer à leur bonheur.