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Éditeur : Mame
Année : Inconnue
Pages : 640 P.
Ouvrage adopté par l'Union du Sud-Est des Syndicats agricoles et honoré de la plus haute récompense que la Société des Agriculteurs de France accorde à ces manuels.
L'agriculture est la source principale et la plus stable de la richesse des nations. La terre renferme d'innombrables trésors; mais elle les livre à ceux-là seuls qui les lui arrachent par un travail intelligent. Un sol abandonné devient aride ou s'encombre d'une végétation inutile; travaillé avec méthode et persévérance, il se couvre d'abondantes moissons, et fait croître des arbres aux fruits savoureux.
L'énergie des efforts ne suffit pas à l'agriculteur; il lui faut aussi des connaissances professionnelles; car l'agriculture est une science qui se perfectionne sans cesse par la mise à profit des expériences, des recherches et des essais de tous ceux qui se dévouent à son étude. Aujourd'hui on s'attarde de moins en moins à suivre la routine des habitudes vieillies. On étudie, on contrôle la raison des nouvelles méthodes de culture, et l'on apprécie mieux leurs résultats. Les instruments de labour se perfectionnent ; les meilleures variétés de plantes sont sélectionnées; la terre fatiguée reçoit de nouveaux éléments de vitalité. On trouve des moyens de défense ou de protection contre des envahisseurs infiniment petits, presque inconnus autrefois, dont le rôle est si important dans la transformation des substances organiques.
Aussi l'un des plus grands services que l'on puisse rendre aux enfants des écoles rurales est-il de leur faire aimer l'agriculture, de les mettra au courant des procédés agricoles modernes, et de développer chez eux l'esprit d'observation, élément indispensable de tout progrès. Telle est l'idée qui a inspiré le présent Manuel.
Les élèves qui se préparent à des examens d'agriculture y trouveront le développement de leurs programmes d'études, ainsi que des notions sur les industries agricoles. Devenus hommes, ils aimeront à relire ce Manuel, en raison des utiles renseignements qu'il contient.
Le texte de l'ouvrage comporte des divisions et des subdivisions nombreuses dont les éléments, disposés avec ordre, sont faciles à confier à la mémoire. C'est plutôt un livre d'étude qu'un livre de lecture. Il rendra facile au professeur la rédaction, au tableau noir, de résumés synoptiques relatifs à la leçon qu'il va expliquer, pour la faire étudier ensuite.
Les alinéas en petits caractères, ainsi que ceux précédés d'une astérisque, peuvent être considérés comme moins importants ou plus difficiles que les alinéas en caractères ordinaires; on pourrait les réserver pour une deuxième étude ou une seconde année de cours.
Quelque bien conçu que soit un ouvrage de ce genre, l'enseignement par le livre seul est incomplet, même quand on lui donne le charme d'une leçon de choses, à l'aide des échantillons du musée scolaire et de quelques expériences classiques.
Ce qui importe, c'est de rendre l'enseignement vivant par des démonstrations et des applications faites, soit au jardin de l'école, soit aux champs d'essais, et même en pleine campagne.
C'est pourquoi, après le questionnaire qui suit chaque chapitre, on a indiqué des promenades et des excursions. L'étude attentive d'un domaine bien exploité, une opération culturale en action a laquelle l'élève participe dans une certaine mesure, le fonctionnement d'un instrument aratoire, la plantation et la taille des arbres, la visite d'une ferme-modèle avec son écurie, son étable, sa laiterie, sa basse-cour et toutes ses dépendances, seront toujours les meilleures leçons, surtout si le souvenir en a été conservé par la rédaction d'intéressants comptes rendus.
Il nous a paru utile de laisser au professeur lui-même une large initiative à cet égard. Pour chaque leçon, il saura choisir, grouper et varier ses expériences et ses démonstrations, afin de les mettre en rapport avec la région agricole où il enseigne, les ressources matérielles dont il dispose, et les aptitudes de son jeune auditoire.
Cette troisième édition présente, croyons-nous, quelques améliorations opportunes. Le texte a été remanié en partie, surtout en ce qui concerne la Zootechnie. « L'Acclimatation, journal des Eleveurs, » a bien voulu autoriser la reproduction de plusieurs de ses gravures; elles donneront à notre ouvrage un nouvel intérêt.
Une grande partie des figures relatives aux plantes est due à l'obligeance de la maison Vilmorin-Andrieux et Cio, et la plupart des clichés d'instruments agricoles nous ont été fournis gracieusement par M. A.
Bajac, ingénieur-constructeur à Liancourt (Oise). Nous les en remercions vivement.
Nous offrons aussi l'expression de notre gratitude à MM. les ingénieurs-agronomes et aux professeurs d'agriculture qui ont bien voulu honorer ce travail de leurs bienveillantes critiques et de leurs judicieuses annotations.
Puisse cet ouvrage atteindre le but que l'on s'est proposé dans sa rédaction: développer de plus en plus, chez les fils d'agriculteurs, l'estime et l'amour du travail de la terre, et le leur rendre en même temps moins pénible et plus rémunérateur !