

Éditions : Littéraires et Artistiques Librairie Paul Ollendorff
Année : 1913
Pages : 319 P.
Édition Définitive
Dix-Neuvième Édition
CE LIVRE
EST RESPECTUEUSEMENT DÉDIÉ
A MES CAMARADES
LES OFFICIERS DE MARINE
FRANÇAIS
Je n'aime pas la mode, un peu vaniteuse, des préfaces qu'on se fait à soi-même. Un roman nouveau n'est pas un si gros personnage qu'il faille le présenter au public selon toutes les règles du protocole. Encore, si la présentation servait de quelque chose! Mais de quoi? Un livre vaut ce qu'il vaut, et tous les avant-propos du monde n'y changeront rien. En sorte que, tout bien pesé, l'auteur est sage qui s'abstient d'explications préliminaires, pour le moins super-flues. Il ne s'agit pas d'ailleurs d'intentions; il s'agit de faits; de résultats. Ce qu'a voulu dire l'écrivain n'importe pas. Ce qu'il a dit, — ce qu'il a écrit, — compte exclusivement. Or, le public sait lire. Et, à ses yeux, la meilleure de toutes les préférences, la plus claire et la plus complète, sera toujours le livre lui-même.
Cela posé, voici néanmoins une préface: Je sens fort bien qu'elle est ridicule. Mais, je sens aussi qu'elle est, par extraordinaire, utile, indispensable peut-être.
C'est qu'en effet, le livre que j'offre aujourd'hui au public n'est pas un livre nouveau. Une édition populaire en a déjà paru, voilà deux ans, à peu près. Et cette première édition, je le constate avec plaisir et sans vaine modestie, obtint un succès assez général en France et même à l'étranger.
Or, on s'en souvient peut-être encore et ceux qui voudront bien feuilleter cette nouvelle édition s'en apercevront dès le premier chapitre, La Bataille est à peine un roman dans le vieux sens du mot. La fiction n'y tient guère de place, et la fantaisie à peine davantage. L'histoire et la politique, par contre, y sont chez elles.