Servitude et Grandeur Militaires, Alfred De Vigny

Préface 

C'EST le 8 germinal an v de la République française une & indivisible, d'est-à-dire le 27 mars 1797, en plein Directoire exécutif, que le grand poète qui devait, tout autant que Victor Hugo C Lamartine, méler si ardemment plus tard aux élans de la poésie le sentiment de l'histoire, vit le jour à l'ombre du château de Loches. Naissance prédestinée. Par le cadre d'abord. Il était bien que celui qui devait écrire sur Cinq-Mars, la maréchale d'Ancre c rimer sur Madame de Soubise naquit en vue de ces tours féodales qui abritent encore le tombeau d'Agnès Sorel virent passer, après la mort de Concini et la fuite du château de Blois, la reine Marie de Médicis.

Naissance non moins prédestinée par une double ascendance navale & militaire. Le grand-père maternel d'Alfred de Vigny,

M. de Baraudin, le même qui fut renfermé à Loches sous la Terreur, avait jadis commandé en mer sous le comte d'Orvilliers. Son petit-fils écrit, dans le Journal d'un poète, qu'il avait été «capitaine de dix vaisseaux ».

Qu'elle était belle, ma frégate, Lorsqu'elle voguait dans le vent!