Études Médiévales, Étienne Gilson

Avant-propos de

Jean-François COURTINE

Il y a nécessairement quelque arbitraire à rassembler sous cet intitulé général huit essais tirés de l'œuvre foisonnante d'Etienne Gilson pour laquelle nous fait encore aujourd'hui défaut un relevé bibliographique complet (celui de C.J. Edie publié dans les Mélanges offerts à Etienne Gilson, s'arrête à 1958).

Les contributions ici réunies s'échelonnent sur trente-cinq années, et elles représentent autant d'études « classiques » d'histoire doctrinale ou d'essais exemplaires d'histoire des concepts. Dans tous les cas, les recherches érudites, qui sont autant d'exploration dans cette « forêt de doctrine » qu'est le moyen âge, esquissent les puissantes mises en perspective qui sont celles de l'historien-philosophe, et contribuent à l'élaboration des questions fondamentales sur le statut respectif de la philosophie et de la théologie. Guidées par le mot d'ordre « Retour à la théologie ! » que Gilson lançait à Rome en 1950, les « recherches historico-critiques », partiellement rassemblées ici, ne manqueront pas d'alimenter longtemps encore les réflexions du philosophe, s'il est vrai que, comme le soutenait Auguste Comte, dans « ce célèbre compromis qui constitue la scolastique », c'est « la théologie [ qui ] se rend profondément dépendante de la métaphysique » (1).